École des Bio-Industries

CTI
mad skills
Formation

Les « mad » skills

« Après les « hard skills » et les « soft skills », l’EBI encourage la sensibilité artistique, l’originalité et la créativité débridée.

Exercices de création artistique, cours de théâtre, de photographie, de danse, de musique ou d’histoire de l’art, associations étudiantes de dessin, de couture, etc. : comme de nombreux étudiants
en école d’ingénieurs, Lily Houël, 20 ans, a été quelque peu « surprise » quand elle a découvert en 2020 la pédagogie originale de l’Ecole de biologie industrielle (EBI). Outre les connaissances en
biologie, en chimie, en mathématiques ou en physique durant la prépa, puis le génie industriel en cycle ingénieur, l’établissement a en effet choisi de développer la sensibilité artistique, l’originalité et la créativité débridée chez ses diplômés. « Lorsqu’on nous donne par exemple dix minutes pour inventer et raconter devant nos camarades une histoire de notre choix avec une intrigue, un développement et un dénouement, on se dit, de prime abord, que c’est bizarre comme exercice en école d’ingénieurs, et qu’on ne va pas s’en sortir, illustre Lily Houël, mais en fait si : il en ressort des récits très originaux. » En plus d’apprendre à parler en public, « on se découvre soi-même grâce à cette approche, apprécie l’étudiante. On comprend qu’on peut se permettre de faire des choses un peu folles sans avoir un retour négatif, qu’on peut sortir des sentiers battus, assumer notre originalité, et surtout appliquer cela au travail ».

Avoir « ce petit truc en plus et cette originalité » qui font la différence face aux recruteurs Elle se réjouit donc de voir se développer une réflexion nouvelle dans les écoles autour des
« compétences émotionnelles », de la « sensibilité » et des « capacités créatives » des étudiants, termes qu’elle préfère à l’anglicisme mad skills. Il y va de leur capacité à « créer des produits ou services vraiment nouveaux », mais aussi à avoir « ce petit truc en plus et cette originalité » qui font la différence face aux recruteurs, et que ceux-ci tentent en général de percevoir à travers la case « autres, hobbys, passions » du CV des candidats. « Les écoles ne peuvent plus laisser ce bas de CV strictement dépendant du milieu dans lequel les jeunes ont été élevés », estime Florence Dufour. D’où l’importance, aussi, des associations étudiantes qui permettent de découvrir ou de renforcer leurs talents. »

Article du Monde du Jeudi 01/12/2022, par Séverin Graveleau

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