Coup de cœur RECHERCHE
Projecteur sur les bioplastiques
Les plastiques polluent et menacent la santé des écosystèmes. En effet, en se décomposant en particules microscopiques, ils contaminent les sols, les rivières, les fleuves, les océans, représentant un danger et un risque sanitaire majeur. La grosse majorité des matières plastiques produites dans le monde, issues de la pétrochimie, sont composées de polyéthylènes (PE) très difficiles à dégrader par des microorganismes. De ce fait, ces microparticules s’accumulent tout au long des chaînes trophiques (bioaccumulation) jusqu’à l’Homme. De plus, certains des additifs qui entrent dans leur composition pourraient se révéler toxiques à long terme. Une récente étude de l’INSERM publiée en avril 2022 a montré que les microparticules plastiques induisent des troubles de la structure et de la fonction de l’intestin chez la souris.
Le remplacement des plastiques issus de l’industrie pétrolière par des polymères biodégradables revêt donc un intérêt essentiel. De nombreuses études portent ainsi sur la recherche de matériaux issus de biomasses (biosourcées) et compostables (biodégradables) pour développer des bioplastiques pouvant suivre un cycle naturel de dégradation. La production de ces bioplastiques par voie biotechnologique est une des solutions actuellement envisagée. Le laboratoire EBInnov® s’intéresse à la production de polyesters, les polyhydroxyalcanoates (PHA). Produits par fermentation bactérienne, ils représentent une alternative aux plastiques pétrochimiques. Ces PHA sont naturellement produits par de nombreux procaryotes. En période de stress environnemental ou nutritif, ils constituent une réserve de carbone qui s’accumule dans la cellule. Les microorganismes producteurs, une fois isolés, peuvent être cultivés en milieu liquide. Après extraction et purification, les PHA polymérisés constituent une source durable de biopolyesters. EBInnov® focalise ses recherches sur trois thématiques :
- l’exploration des biodiversités microbiennes en milieux naturels pour isoler les microorganismes les plus prometteurs en termes de rendement ou de qualité de PHA,
- l’amélioration des rendements de production en valorisant des sources de carbones issues de co-produits de l’agriculture,
- la recherche d’alternatives aux solvants chlorés lors de l’extraction des PHA, en étudiant la capacité de solvants verts à les remplacer avantageusement.
En savoir plus : Dr Karim Senni, HDR
