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Les biomolécules antioxydantes des algues marines

La maîtrise du stress oxydatif représente un enjeu majeur de santé publique, en particulier dans le contexte du vieillissement démographique. Ce phénomène correspond à un déséquilibre entre la production de radicaux libres – des molécules instables générées par le métabolisme cellulaire — et les capacités de défense de l’organisme, comme les antioxydants, chargés de les neutraliser. Lorsqu’il s’installe durablement, ce déséquilibre peut endommager les cellules. Ainsi, les antioxydants sont aujourd’hui des cibles privilégiées pour prévenir les dommages cellulaires associés au vieillissement et à diverses pathologies, notamment les cancers. Face à ces défis, les chercheurs s’intéressent aux molécules antioxydantes naturelles, en particulier celles issues des macro-algues marines.

Les algues marines – brunes, rouges ou vertes – constituent une ressource remarquable de biomolécules antioxydantes. Vivant dans des environnements souvent extrêmes (UV, salinité), les macro-algues produisent des composés bioactifs tels que les polyphénols et les caroténoïdes qui présentent des propriétés antioxydantes robustes ayant de potentielles applications en cosmétique, nutraceutique et pharmaceutique.

A l’EBI, une équipe de chercheurs étudie également les Mycosporines like amino-acids (MAAs) extraites d’algues rouges, Porphyra umbilicalis et Palisada perforata, et d’algues brunes, Padina pavonica, en collaboration avec l’Université Libanaise. Les MAAs forment une famille de plus de 40 molécules hydrophiles de faible masse moléculaire (< 400Da) caractérisées par un noyau cyclohexénone substitué par un ou deux acides aminés. Initialement impliquées dans la photosynthèse, ces molécules ont évolué pour jouer un rôle dans la photoprotection contre les rayonnements UV.

Les MAAs étudiées à l’EBI sont extraites par un procédé solide-liquide écoresponsable conforme aux exigences de l’industrie cosmétique. Les extraits obtenus enrichis en MAAs démontrent des propriétés photo protectrices sur cellules humaines ainsi qu’une activité antioxydante directe en piégeant les espèces réactives de l’oxygène et indirectes en inhibant leur formation. Ces extraits sont des candidats prometteurs pour le développement de produits cosmétiques bio inspirés, à la fois respectueux de l’environnement et potentiellement moins cytotoxiques que des composés de synthèse.

Vos contacts : Hélène Di Martino, Saad Saba